Jean était champagnolais de naissance, mais définitivement calin dès l’âge de seize ans.
Louise et Henri, ses parents, Jean et Bernard leurs enfants, s’étaient installés à Ney en 1963. Bernard hélas ne survivra pas à un accident de la route.
Jean se destinait à faire carrière dans la gendarmerie après avoir réussi brillamment le concours d’entrée, mais un accident l’empêcha de poursuivre sur cette voie. Il saisit une autre opportunité en s’engageant dans l’entreprise Gresset pour une collaboration fidèle de quarante années durant lesquelles il lia des amitiés et dont il gardera de bons souvenirs une fois en retraite.
Une autre histoire commença en 1970 avec Antoinette, à l’occasion d’une soirée dansante sur un air d’accordéon. Un instrument qui l’invitait à la danse et auquel il ne se refusait pas. Ce fut un coup de foudre, à l’origine d’une nouvelle vie à deux, puis trois, puis quatre, avec l’arrivée de Christelle et Emmanuel en 1972 et 1973.
Lors de ces mêmes années, Jean devait laisser partir ses parents, d’abord Louise et Henri ensuite.
L’homme de la vie d’Antoinette était aussi aux yeux de ses enfants un père aimant, sévère et exigeant, garant de leur avenir serein, sur le plan professionnel comme familial. Cinq petites filles ont fait son bonheur, sa fierté et sa joie.
Sportif accompli, Jean fut deuxième ligne au club de rugby de Champagnole durant plusieurs saisons. Cycliste à ses heures, il avait participé plusieurs fois consécutivement aux vingt-quatre heures de Censeau. Amateur de pétanque il sera président de la section pétanque de l’AS Ney dans les années 80. Cet esprit sportif fut transmis aux enfants. Avec Antoinette il accompagnait tantôt Christelle au Basket, tantôt Manu au rugby puis au foot. De 1984 à 1986 il fut secrétaire adjoint de la section football de l’AS Ney.
La maladie s’est invitée dans les dernières années de retraite, avec son lot de contraintes et la découverte d’un monde trop fréquenté dont on n’a pas toujours conscience avant d’en faire partie : l’hôpital et son service de cancérologie. Jean s’est battu, en bon sportif qu’il était. Il a remporté des batailles. On avait eu la joie de le retrouver au Briska pour les vœux 2023. Mais la victoire n’était pas acquise. Le mal est revenu pour finalement l’emporter. Trop vite, trop tôt.
Jean a souhaité rentrer à la maison pour jeter l’éponge à domicile, dans la tranquillité.
Il l’a fait.
Il avait une philosophie : « venir voir les vivants plutôt que les morts ». Fidèle à ses principes, il a donné ses consignes : pas d’annonce, pas de cérémonie publique, pas de fleurs.
Juste ces mots, sur un calin pour les calins, avec l’accord de la famille à laquelle nous adressons nos remerciements et nos sincères condoléances.
P.A.