Calin d’adoption sinon de naissance, Juju avait très tôt quitté la Haute Savoie où il est né en 1972. Confiés aux bons soins de leur grand-mère, ils rejoignirent avec son frère Raphaël la maison Deniset, située impasse du Marais. Le quartier neuf, comme on disait à l’époque.
C’est là qu’il a grandi, qu’il s’est fait des amis parmi ses conscrits et les copains de l’école. Il n’avait pas beaucoup de chemin à faire pour s’y rendre, la maison jouxtant le plus récent des bâtiments, celui de 1960, lui-aussi alors relativement neuf, qui accueillait il y a peu encore la maternelle.
Comme son frère il a intégré l’effectif de l’AS Ney pour y pratiquer le football. Il aimait ce sport dans lequel il pouvait déverser son trop plein d’énergie. On retiendra de lui un joueur fougueux toujours à l’affût, parfois précipité mais tellement sincère dans son engagement.
Sa formation de cuisinier à l’école hôtelière d’Arbois l’amena sur d’autres terrains où il put exprimer des talents nouveaux, se forgeant une solide réputation de pizzaiolo. Sa famille avait bien compris qu’elle aurait tout avantage à lui faire garder la main en lui offrant son four à pizza à l’aube de ses cinquante ans.
Il avait dû quitter le village mais avait conservé intacte sa passion pour le football qu’il continua de pratiquer à Tourmont et Grozon, sans oublier le club de ses débuts dont à chacune de nos rencontres il faisait référence, me proposant avec malice le transfert du siècle à la faveur d’un grand attaquant.
Nous savions bien que sa vie était à Poligny où après la cuisine il goûta aux fromages à travers une nouvelle carrière chez Mont et Terroirs, longue de vingt-trois années.
Au pied du premier plateau le cercle de ses amis s’était largement agrandi et il y avait trouvé Nathalie, la femme de sa vie. Vingt ans de vie commune durant lesquels Minette, comme il disait, l’a comblé d’amour et de bonheur en élevant ses deux enfants, Mélanie et Arnaud, nés en 1998 et 2001 d’une première union.
Lui le trublion, le festif, était fier de ses enfants, de leur parcours et leur réussite. Il y avait entre eux quelque chose de fusionnel, qui n’a que trop peu duré.
Car Juju s’en est allé trop tôt, trop vite, le 20 juin dernier à l’âge de 52 ans.
Nos condoléances à Nathalie, Mélanie, Arnaud, Raphaël et la famille.
merci Patrice pour le frangin trop bien fait
merci Patrice pour un très bon descriptif de sa vie mais tu as oublié la marie merci encore