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Que peut-on dire de Jean Caseaux ? le moins possible nous aurait-il glissé discrètement à l’oreille.

Car il était de ces hommes qui n’aiment pas être dans la lumière, mais illuminent le monde de leur action, leur dévouement et leur gentillesse.

Les calins ne s’y sont pas trompés en le plébiscitant à sept reprises pour quarante-deux années d’action au sein du conseil municipal. Les plus de vingt-six ans ont tous connus le Maire Jean Caseaux, même si pour les plus jeunes d’entre eux il en avait troqué la casquette contre celle de premier adjoint pour ses deux derniers mandats.

Oui, le Maire, c’est ainsi que beaucoup le nommaient volontairement et par habitude tant il a fait longtemps partie des repères locaux pour la plupart de nos contemporains.

Il a géré sa Commune en bon père de famille car il l’aimait comme un enfant qu’on fait grandir, aidé par son épouse Mireille, la « Mairesse » comme on disait, qui avait endossé le rôle de secrétaire de Mairie, distillant feuilles d’état civil et autres sésames, que l’on venait chercher un temps à leur domicile, dans le bureau aménagé côté ouest, au fond du garage.

Un mandat de conseiller municipal, quatre mandats de Maire, deux en qualité de premier adjoint, remplissant sa mission et ne reculant devant aucune tâche ingrate.
Qui ne se souvient pas de Jean Caseaux, juché sur son vélo, tantôt la faux sur l’épaule, tantôt armé d’une pelle et d’un balai pour rendre plus belle encore cette commune à laquelle il a tant apporté.

Car son rayon d’action allait au-delà de l’exécutif.

Il avait aussi la fibre associative, nourrie par un même ingrédient : le souci des autres, la cause de l’intérêt général. Peut-être un caractère hérité de ses aïeux. Rappelons que son grand-père Narcisse et son père furent Maire tous les deux. En 1946 le maire Louis Caseaux avait pris la présidence de l’Association Sportive de Ney nouvellement créée, et c’est sans surprise que Jean pris la suite en 1947 en devenant Président de la section football pour 4 ans, puis à nouveau onze années de 1955 à 1965. Lors du cinquantième anniversaire en 1996, Jean a été honoré de la médaille d’argent de la Ligue de Franche-Comté de Football.

Heureusement qu’à cette époque on n’était pas sanctionné pour cumul de fonction ! car l’œuvre de Jean Caseaux ne s’arrête pas là.
Il intégra après 1982 le club du troisième âge qu’il avait côtoyé souvent en tant que Maire.
Jamais Président mais secrétaire et trésorier, il apporta là encore sa pierre à l’édifice.
Toujours actif et prêt à apporter son concours dans l’organisation avant, pendant et après les manifestations, il contribua aux grands succès du club des Daphnés, la très courtisée choucroute de mars et les soirées épiques au Briska lors des représentations théâtrales.
Lors des nombreux voyages en bus, qui ont fait bien des heureux, il était toujours assis à côté du chauffeur et faisait office de guide touristique, montrant ici et là les curiosités qu’il avait repérées, fort d’une préparation minutieuse accomplie avant le départ.

Il faut dire qu’il savait rédiger. Son goût pour l’histoire locale, ses notes et sa mémoire exceptionnelle faisaient de lui une référence, et c’est avec bonheur qu’il continuait ces dernières années encore, à fournir sujets et rétrospectives pour contribuer à alimenter le bulletin municipal.

Jean nous manque déjà, mais son souvenir restera gravé.
Sa sagesse, sa prévenance, sa délicatesse et son engagement resteront pour nous un modèle.

Peut-être en a-t-on dit un peu trop au goût de notre ami. Souhaitons qu’il nous eût pardonné cet écart de conduite.

P.A.