Centième anniversaire le 25 mars

Juliette Vuitton, caline et centenaire

Les familles Vuitton et Mattern se sont réunies au Briska samedi 25 mars, le jour de l’anniversaire de Juliette, cent ans jour pour jour après sa naissance.

Parmi les illustres, seuls Jacqueline Maillan en janvier et Le mime Marceau un jour avant l’avaient devancée. Sarah Bernardt s’en allait le lendemain tandis que Gustave Eiffel allait attendre la  fin de l’année pour tirer sa révérence.

Ce fit un feu vert pour la vie alors qu’aucun feu rouge n’était encore installé dans Paris. Comme pour quelques conscrits connus dont Henri Kissinger, prix Nobel de la paix, qui fêtera son anniversaire le 27 mai prochain, et d’autres qui nous ont quittés dont un autre prix Nobel, Shimon Perez, le prince Rainier, La Callas (Maria), Charlton Heston, Maria Pacôme, Claude Pieplu, les compères Roger Pierre et Jean-Marc Thibault, ou encore le dessinateur Piem.

1923, c’était l’année des premières 24 heures du Mans, du traité de Lausanne qui mit fin à la guerre Greco-Turque et installa Ankara comme capitale à la place d’Istanbul. Ce fut aussi la création d’Interpol, service de coopération international des services de police, la création de la société Disney Brothers qui allait devenir plus tard Walt Disney, et ce fut enfin le Push raté des nazzis qui envoya Hitler en prison où il allait écrire son funeste Mein Kampf.

Les Vosges était son berceau. Elle a grandi près de Saint Dié.

 

Vint la guerre, et  des moments parfois difficiles, comme celui où Juliette avait été enfermée par les allemands dans une église toute une journée. Mais l’avenir allait s’éclaircir, avec l’arrivée d’une beau militaire, débarqué en Provenance, qui arriva jusqu’à la Petite Raon pour lui faire l’effet d’un éclair. Ce qu’on appelle communément le coup de foudre.

Plusieurs mois plus tard, le 12 mai 1945, Elle épousait André Vuitton. En mai 1946 elle donnait naissance à leur fille Jocelyne à Etival-Clairefontaine. En octobre 1945, elle avait accompagné André en Allemagne, où, une fois installés, ils eurent quatre nouveaux enfants, Alain, Marie-France, Arlette et Jean-Pierre respectivement en 1947, 1948, 1950 et 1951. En 1953, retour en France à Belfort et naissance de Maryse.

Puis vint la guerre d’Algérie. André, militaire engagé fut bien sûr mobilisé. Madame Vuitton dut assurer seule la garde et l’éducation des enfants, jusqu’en 1956. Puis la famille faisait à nouveau ses bagages pour l’Allemagne.

1963 fut l’année du retour définitif en France, à Besançon, lieu de naissance de Sylvie, qui en 1964 clôturait un chapitre du livret de famille.

En 1965, les Vuitton s’installèrent à Ney et reprenaient en octobre le café-restaurant Dalloz. Avec les tontons Mattern et leur maman, les charges du café et de l’épicerie étaient affaire de famille. Juliette aimait rencontrer les clients.
En 1971, les clés étaient confiées à la Marie !

André s’investissait beaucoup dans le sport en général, et à l’AS Ney en particulier. C’était un retraité très occupé dont seule une femme exceptionnelle est à même de s’adapter aux exigences de son calendrier.

Malgré tout ils parvenaient à trouver le temps de faire ensemble de nombreux voyages, dont les Etats-Unis à deux reprises.

En 2015, la municipalité avait déjà retrouvé la famille Vuitton-Mattern pour les noces de platine, et le Maire Gilles Grandvuinet avait symboliquement remarié Juliette et André après soixante-dix ans de mariage. Ce fut un beau moment.

André s’en est allé en avril  2017. Le couple avait déjà perdu trois enfants et on se souvient aussi que Juliette avait élevé David après le décès de Jocelyne, sa maman. Forte, elle avait maintenu le cap, entourée de sa famille à laquelle elle apporte aujourd’hui encore la douceur qu’on lui connaît.

Juliette a résisté au temps et sa présence ce samedi fut le gage d’un bonheur partagé par tous les participants, la Municipalité, le Conseil Municipal, ses amis et sa famille.