Adieu à Colette Guittard

1932

2024

Née le 4 novembre 1932 à Ney, elle comptait parmi les quatre enfants de la famille Simonet avec Jeanne, Marcel et Monique. Elle aura passé toute sa vie dans la commune. A quatorze ans elle entama un apprentissage de couture mais devait l’interrompre au décès de sa maman pour endosser le rôle de la maîtresse de maison et aider son père dans son travail. Sa rencontre avec Jean Guittard allait lui donner un nouveau nom d’une famille et quatre enfants, Mireille, Gilles, Nathalie et Carine. Prothésiste dentaire employé à Champagnole, Jean décida de lancer sa propre affaire à Lons le Saunier et naturellement Colette l’accompagna pour le seconder, particulièrement en comptabilité. Chaque été avec des amis ils faisaient une pause salutaire en Espagne. Malheureusement après quelques années, la famille était frappée d’un malheur irréversible, avec la disparition de Nathalie à l’âge de dix mois. Colette, dévastée mais forte, repris le travail et mit à profit ses qualités de cuisinière pour organiser des repas de famille aux vertus fédératrices. Mireille en fin d’apprentissage coiffure quitta la maison, tandis que Gilles fit son entrée à vingt-cinq ans dans l’entreprise familiale sans savoir encore que son futur fils imiterait plus tard ce même cursus. Mais la Camarde avait décidé de s’acharner sur cette famille. Carine, étudiante en Espagne pour devenir professeur d’espagnol, fut victime d’un accident mortel entraînant une nouvelle mise à l’épreuve. Colette désemparée devait à nouveau forcer son caractère pour rester le pilier sur lequel appuyer toute la famille. En 2009 c’était une nouvelle séparation avec le décès de Jean. Gilles, qui avait repris l’affaire familiale, pouvait compter sur le concours de sa maman au laboratoire et en comptabilité.
Début d’année, une chute l’avait contrainte à revoir à la baisse toutes ses activités. Après un séjour à l’hôpital, Gilles l’avait accueillie à Montmorot dans sa maison dont le plain-pied apparut comme idéal. Mais le 20 mai, une hémorragie cérébrale l’a placée dans un coma dont elle n’est sortie que le 26 mai, jour de la fête des mères, pour rejoindre ses deux filles et son mari. Ses enfants, petits-enfants, arrières petits enfants retiendront d’elle ses combats, son altruisme, son empathie, sa gentillesse et son sourire. Ils s’inspireront certainement d’une force de caractère exceptionnelle.
Dans son éloge Sandrine, sa petite fille, comparait la vie à un train dans lequel on rencontre ses parents, ses grands-parents, un frère, une sœur, un cousin, un ami, un enfant. On croit voyager ensemble éternellement. Mais certains descendent à une station, tandis qu’on continue l’expérience de la vie avec les autres, avec les joies et les peines. Mais on garde ancré le souvenir d’une atmosphère dans ce train qui continuera sans Colette, l’odeur de l’amour qui restera gravée dans la mémoire.

Sincères condoléances à Mireille, Gilles, les petits-enfants et arrières-petits-enfants,
et Titi Faudot, le cher épicier des calins.

Patrice ANTHONIOZ.