Le départ de Didier à soixante-quatre ans nous laisse sans voix. D’autant que nous avons été nombreux à discuter avec lui lors de la cérémonie du 11 Novembre, sur la place de l’église, à l’apéritif ou pendant le repas au Briska. Le lendemain, après une nuit tragique, il ne nous restait plus que des souvenirs de cet homme souriant et sympathique que nous n’avons que trop peu connu.
Françoise et Didier avaient acquis l’ancienne maison de Louis David, restaurée rue des Daphnés par Ghislaine et la famille Etiévant. Ils résidaient depuis quatre ans dans la commune et s’étaient vite intégrés à la population locale, invitant les voisins dès leur arrivée pour faire connaissance.
Le couple a très vite participé aux évènements organisés dans le village, n’hésitant pas à proposer de s’investir dans la vie associative. De ces rencontres ont émergé de réels liens d’amitié dont la solidité s’est révélée après l’accident de santé imprévisible qui laissa Françoise dans une brutale solitude.
Didier vit le jour à la maternité de l’hôpital St Joseph de Champagnole. Une autre époque. Il fit sa scolarité à Champagnole, puis suivit des études à Belfort en gestion industrielle d’atelier. Après son service militaire effectué en Allemagne, il fut embauché dans l’entreprise Comotec à Morez, spécialisée dans la fabrication de lunettes. Didier anticipa les difficultés économiques de cette structure qu’il quitta pour intégrer en vallée de Joux la société suisse Breguet, créée initialement à Paris en 1775 par le neufchâtelois Abraham-Louis Breguet et mondialement connue.
Responsable des méthodes, il y est resté jusqu’à la retraite. Il y a un peu moins d’un an, il s’était donc retiré de la vie professionnelle et mettait à profit son temps libre pour s’adonner à la marche, au vélo et au bricolage. Toujours prompt à donner un coup de main à ses voisins. Il s’intéressait à tout et il n’était pas rare qu’il traversa la route de Loulle pour suivre les réalisations de l’artiste sculpteur Pascal Bejeannin.
Avec Françoise et parfois leurs nouveaux amis calins ils avaient commencé à voyager. Le sud, la Bretagne, le Portugal. Et plusieurs plans étaient en préparation. Ils seront menés à bien. Avec Didier. Dans le cœur.

Condoléances à Françoise, à leurs enfants respectifs, et à toute la famille.
